Cher visiteur,
Ce Mardi 13 Novembre 2001 à l'aube, presque deux mois jour pour jour après l'horrible attentat de New-York, la ville de Kaboul est tombée sans coup férir ni coup tiré ! Le monde, y compris musulman dans sa grosse majorité, s'en félicite...
Au lever du jour, les rebelles afghans de l'Armée du Nord ont pénétré dans la ville - repaire des "fous de Dieu" talibans et refuge des terroristes internationaux mais néanmoins capitale de leur pays - en ruine après vingt ans de guerre contre un trop puissant voisin aux ambitions dominatrices d'abord, puis contre ces extrémistes religieux ensuite, aussi étrangers à la culture afghane qu'àux intérêts du peuple et placés là par des "amis qui voulaient du bien".
Je me réjouis personnellement que "l'Armée du Nord" ait décidé de reprendre sa propre capitale sans attendre le feu vert des américains, alliés de circonstance mais, ne l'oublions pas non plus, antérieurement responsables de l'arrivée au pouvoir de ces intégristes qui ont plongé le pays dans l'obscurantisme six années durant.
Le symbole est fort. Ainsi, ce sont des afghans, musulmans eux-mêmes, qui auront mis à bas l'oppresseur taliban, et c'est beaucoup mieux comme ça. On doit toujours laisser leur fierté aux hommes !Je me réjouis aussi que les femmes afghanes retrouvent, en même temps que leurs visages, leur espoir et leur fierté de femmes, d'épouses, de filles ou de mères. Le chemin des écoles, et celui des soins leur sont de nouveau accessibles, ainsi que la perspective d'évolution professionnelle et sociale, dans l'espoir d'une paix civilisée.
Je me réjouis encore qu'on ne voie plus à l'avenir détruire les statues millénaires de Bouddha ou autres symboles mondiaux de l'évolution humaniste.
Pourtant, derrière l'heureuse nouvelle, une réflexion vient aussitôt à l'esprit : nous aurions pu faire l'économie de cette guerre, de toutes ces souffrances inutiles, et de l'instabilité économique qui en résulte, si le monde occidental avait aidé plus tôt le Commandant Massoud à libérer son pays de cette engeance, ou mieux, si nous ne l'avions pas laissée naître...
Pourquoi ? Pourquoi ne l'avons nous pas fait plus tôt ?
L'accès au pétrole de la Mer Caspienne aurait pu suffire pour qu'on aide ce pays même dans des intentions "intéressées", mais le simple sentiment d'humanité aurait, lui, largement justifié qu'on ne laisse pas même émerger ce régime de fous ! Au lieu de ça, on a favorisé son avénement... Ben Laden et ses complices talibans ne sont pas arrivés là seuls et par hasard...
On peut se poser la question : Qui est-ce que ça arrangeait ? Et Qui a financé et armés ces talibans sans prendre garde à leur dessein final ?
Les regards se tournent vers le Golfe et les USA...
Parallèlement à cette bonne nouvelle, et deux mois après le début de cette crise où l'on nous parlait de 5 000 ou 6 000 morts américains dans l'effondrement des Twin-Towers, l'Etat américain avoue discrètement que cette évaluation doit être sérieusement révisée à la baisse et qu'il n'y aurait eu, tous comptes faits, que moins de 2 000 victimes, de 86 nationalités différentes, dont plusieurs centaines brittanniques... Ce qui relativise énormément le nombre réel de victimes américaines ! Combien furent-elles vraiment ? autour d'un millier ?... (10% du nombre des morts d'accidents de la route chaque année en France)... OK, on compatit bien sûr, mais est-ce que ça justifie cette "croisade" ?... ce déploiement international de forces armées à l'encontre d'une poignée de théocrates fous ?... tous ces milliards de dollars dépensés à la destruction au lieu d'être utilisés à l'aide alimentaire ou au développement ?...
Je ne veux pas ici me livrer à une macabre comptabilité pour déterminer qui en a eu le plus ou le moins à souffrir et à pleurer, ni induire une quelconque justification au terrorisme. Je veux simplement ramener dans une plus juste optique les faits premiers qui ont déclanché cette riposte militaire surréaliste et la campagne médiatique internationale, propageant ainsi la crainte quasi paranoïaque des terroristes.
Tous ces plans "vigies-pirates" dans le monde entier participent de l'insécurité qu'ils sont sensés enrayer et conduisent à donner par avance la victoire finale aux terrorisme par la simple attitude de frayeur et de non-consommation qu'ils induisent dans le public, lequel accepte benoîtement ces contrôles contraignants au nom de cette idéologie sécuritaire.
Résultat : 40% de trafic aérien en moins, des centaines de milliers d'emplois supprimés, la menace d'une récession, l'exaspération d'une défiance inter-ethnique et xénophobe, une inquisition permanente au prétexte de ce nouveau danger, surveillance accrue, libertés individuelles réduites, etc...Ben Laden aura-t-il donc été "l'allié objectif" d'un flicage généralisé du monde ? Pourquoi nous a-t-on bluffé si longtemps sur le nombre réel des victimes de l'attentat du 11 Septembre ? Saurons nous jamais la vérité sur les financiers de ces mouvements de l'ombre ?
Il serait temps de prendre conscience des vraies valeurs de la Vie. Ce ne sont ni le fric ni la spéculation boursière, encore moins la survie des marchands d'armes ou des trusts agro-alimentaires ou pétroliers...
C'est la possibilité de vivre en Paix et d'échanger en Liberté, dans la Dignité et la Justice, Sans Crainte de ses voisins !
Souhaitons que les leçons de l'Histoire soient tirées, que dorénavant nous n'attendions plus que des peuples soient à genoux pour les aider, et que l'aspect humain de la politique internationale prime désormais sur les retours économiques attendus. L'égoïsme et la rapacité se retournent toujours un jour ou l'autre contre leurs auteurs. C'est au moins ce que ce triste épisode de l'histoire humaine aura montré. Ben Laden et son réseau terroriste seront anihilés, ça n'est plus qu'une question de temps, tant mieux. Mais prenons garde que d'autres ne prennent le relais. Le risque existera tant que des peuples miséreux ou opprimés quelque part sur la planète offriront un terreau favorable à tous les extrémismes.
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